Véronique BESANÇON
L’ARTISTE
Véronique Besançon est née à Marrakech en 1959, d’un père Français et d’une mère Russe-Hongroise. En 1965, sa famille s’installe à Paris. Elle poursuit des études universitaires en psychologie clinique. L’être l’humain est déjà sa préoccupation première et l’interpelle dans sa complexité et dans son essence. En s’intéressant au développement de la personne elle s’oriente vers le domaine de la pédagogie. Elle arrive à Montréal dans un cadre universitaire 1997 et elle adopte le Québec par coup de coeur.
Elle y poursuit une carrière de conseillère en technologie éducative à L’Université de Montréal. Parallèlement elle explore l’art à partir de méthodes d’improvisation en danse contemporaine, théâtre, écriture automatique, peinture.Artiste autodidacte, et depuis maintenant plus d’une dizaine d’années, elle explore l’amalgame de pigments dans un geste libre de l’abstraction picturale. Comme les couleurs et les mots dessinent sa réflexion, Véronique Besançon développe une recherche artistique qui utilise l’intériorité personnelle pour tenter d’en comprendre la complexité humaine.
Elle crée des univers qui établissent un dialogue entre ses personnages. Ils reflètent des lieux, des moments présents, des lâchés prises, développés sous forme de début d’histoires, faisant ressortir l’essence humaine. Elle documente son parcours artistique par des recueils où se mêlent peintures et poésies.
Démarche artistique
Dans nos sociétés actuelles, où tout va vite, où le temps traverse nos vies par des événements de toutes sortes, nous évoluons en permanence parmi des zones sociales invisibles. Cet esprit de groupe n'est pas que la résultante passive d'un instinct grégaire, il crée une empreinte collective, une inconscience collective, une mémoire collective, peu importe l’appellation, c’est comme une accumulation d’énergies nourrit par les sentiments, les désirs, les idéaux ou les peurs de toute notre humanité.
Comme artiste, l’art apporte son lot de confrontations humaines et mon inspiration naît sous une forme inconsciente qui se définit par une réceptivité sensorielle qui absorbe cet égrégore. Mais si nous sommes capables de générer ensemble cette conscience partagée, comment la traduire en mots, comment regarder le monde dans l’ensemble de son ensemble, comment l’analyser et la comprendre ?
C’est à partir de ces notions que ma plus grande préoccupation ou plutôt mon inconscient artistique me donne l’impression d’être engluée dans l’existence de l’autre. Il se crée une tension d’émotions et de sentiments, qui ne m’appartiennent pas, mais que je peux transposer sur toile, laissant la trace picturale de l’émergence d’un esprit de groupe.
Mon approche est tout d’abord intuitive, certes, mais par la suite, il se dénoue sous la forme narrative, pour disparaître sous des strates et des couches de couleur, de taches et d’empreintes. Rien n’est achevé s’il n’y a pas la finalité de faire émerger par une gestuelle libre, des traits aux pastels, des gribouillés comme des esquissés en surface telle une écriture spontanée.
Tout devient limpide, créant ainsi de petites histoires, des anecdotes de faits sociaux, laissant émerger des personnages toujours aux ambiances indéfinies, mais dont les corps esquissés deviennent comme une analyse de l’essentiel de l’être humain.
Ces personnages qui sont le résultat d’une rencontre, d’un regard, d’un événement public, d’un voyage, d’un souvenir d’une situation personnellement vécu mais avec un autre que moi, mais de tous ces espaces-temps, j’y étais, j’étais présente. Ainsi par un regard intérieur, ma peinture relate ma connexion multi-culturelle, un art brut qui s’imprègne des traces laissées par l’observation de l’autre.